POSITIONS DES COMMUNES CONCERNÉES


CHARLEROI : OUI AVEC CONDITIONS

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Suite au dépôt par le Gouvernement wallon du projet nommé « trident light » visant à apporter des réponses à l’engorgement du sud de Charleroi, le conseil communal de Charleroi a adopté ce lundi 18 décembre un avis conditionnel.

Comme toutes les communes concernées par le tracé de la E420, la Ville de Charleroi est amenée à exprimer officiellement sa position sur ce dossier. La Ville de Charleroi a pris en compte les remarques et observations formulées par les riverains, les représentants des bancs syndical et patronal, des mondes culturel, sportif, etc. dans le cadre de l’’enquête publique.

Sur base du contenu de l’étude d’incidence du bureau Stratec commandée par le Gouvernement wallon, des recommandations du plan communal de mobilité (PCM), des indications de la direction générales des voies hydrauliques, de l’avis de la CCATM, du Comité de Développement Stratégique de Charleroi Métropole et de sa commission mobilité, la Ville de Charleroi reconnaît la nécessité et l’urgence d’améliorer la mobilité venant du et allant vers le sud de la Charleroi pour assurer le dynamisme et le développement économiques de notre région. En ce sens, Charleroi demande au Gouvernement wallon d’œuvrer à l’aboutissement du dossier dans les meilleurs délais, en prenant en considération les observations et avis exprimés.

Elle estime que les nouvelles infrastructures ne peuvent s’envisager qu’à certaines conditions :

  • Le réaménagement prioritaire de la N5 en boulevard urbain en y intégrant la création d’une ligne de Bus à Haut Niveau de Service entre le boulevard Tirou et le Bultia, ainsi que la création de parkings P+R parfaitement signalés, sécurisés et équipés. Le développement de transports collectifs structurants sur cet axe crée une nouvelle offre de mobilité vers/depuis Charleroi et sa métropole.
  • La réalisation d’une plateforme trimodale et l’équipement des voies d’accès, sur le site de 10 ha situé entre la Sambre et les voies ferrées, entre les cœurs urbains de Charleroi et de Châtelet depuis le R3 par la N576. Il s’agira notamment de créer un pont enjambant la Sambre et du chemin de fer. L’objectif étant de favoriser l’utilisation du rail et de l’eau pour le transport des marchandises, et de réduire considérablement la pollution des convois lourds
  • L’adoption prioritaire de la branche Est du trident light et de sa variante 3, à savoir le raccordement de la Branche Est à l’échangeur existant de la Blanche Borne via le contournement des bassins Solvay par la rue Longue Haie, ainsi que la réalisation d’un échangeur complet (toutes directions – toutes provenances). Il conviendrait alors de mettre en œuvre les recommandations émises par l’étude d’incidences concernant la limitation des impacts générés par l’infrastructure sur l’environnement paysager, sonore,… ainsi que sur la fragmentation du réseau écologique (passages à faune, murs anti-bruit, passages en déblai,…
  • L’étude de la rocade Est, au départ de la N5 à hauteur de Fraire, empruntant partiellement la N932 et la N98 pour rejoindre la E42 à Sambreville est encouragée, non pas en tant qu’alternative, mais en tant que complément au projet. Le trafic de transit lourd sera encouragé dans les années à venir par une tarification kilométrique différenciée.

Dans cette optique, la Ville de Charleroi  demande qu’une prescription figurant au plan de secteur subordonne la mise en œuvre de la branche Ouest du trident à la réalisation d’une étude de mobilité examinant :

  • la proposition « rocade Est » telle que définie ci-dessus,
  • la mise en service d’une ligne de Bus à Haut Niveau de Service et la reconversion de la N5 en boulevard urbain entre le boulevard Tirou et le Bultia, avec l’aménagement de parkings P+R fortement attractifs et stratégiquement positionnés,
  • la création et l‘exploitation de la plateforme multimodale telle que définie ci-dessus, ainsi que ses accès,
  • l’impact en termes de flux de trafic sur l’A503, le R9 et l’A54 de l’infrastructure projetée,
  • l’impact de la suppression des bretelles vers et depuis la N577 au départ de la A503-E420, et donc du trafic surnuméraire généré, sur les voiries existantes et l’accessibilité des quartiers environnants de la cité de l’enfance à Marcinelle.

Si cette étude devait démontrer la nécessité de créer la branche Ouest, la Ville de Charleroi revendiquerait la création de tunnel afin de préserver le patrimoine boisé du Sud de Charleroi.

Source : communiqué de presse de la ville de Charleroi

CHATELET : OUI AVEC CONDITIONS

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« Ce lundi soir, le Conseil Communal a pris sa décision concernant le dossier de l’E420. Plutôt qu’une réaction négative qui risquerait d’évincer l’avis communal, celui-ci a voté en faveur d’un « Oui » sous conditions importantes.

1° Réviser le plan de secteur par l’inscription du tracé Ouest ET Est du trident,

2° Réaliser la variante 3 proposée en lieu et place du tracé initial

3° Eviter la création d’un nouvel échangeur, catastrophique en terme d’impact bati et non bati

4° Encourager la poursuite de la multimodalité et de faciliter les accès plateforme multimodal/R3/E420

5° Etudier la faisabilité et les incidences du tracé de la Rocade de Charleroi est en tant qu’infrastructure visant le bassin de vie dans son ensemble.

« Ce dossier a 20 ans, il n’est pas facile et on préférerait ne pas avoir à prendre ce genre de décision. Mais il faut le traiter de manière réaliste. Le trafic est là à nos portes et les vannes vont bientôt se disperser sur un réseau qui ne peut supporter ce flux. »

Source : page facebook de la Ville de Chatelet

HAM-SUR-HEURE/NALINNES : NON INCONDITIONNEL

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Les élus, tous partis confondus, ont émis un avis défavorable à la révision des plans de secteur relatif au projet de l’E420-N5.

Sans surprise, jeudi, le conseil communal d’Ham-sur-Heure-Nalinnes a rendu un avis défavorable sur la révision des plans de secteur portant sur l’inscription du projet du tracé E420-N5 au sud de Charleroi et du périmètre de réservation qui lui est associé. «C’est un non inconditionnel que nous enverrons au Gouvernement wallon», a exprimé le bourgmestre Yves Binon au nom de l’assemblée.

À moins d’un an des élections communales, pouvait-il en être autrement? D’autant que la pression des comités de quartiers s’est intensifiée au cours des dernières semaines. Il est donc bien loin le temps de l’accord entre le pouvoir exécutif wallon et les bourgmestres des communes concernées.

Avant cette prise de position du conseil communal, trois comités de quartiers ont sensibilisé les élus par le biais du processus de l’interpellation citoyenne.

Le quartier du Louvroy serait particulièrement impacté si le projet est accepté dans son état actuel. Au nom du comité de quartier, Alain Hector a rappelé les effets néfastes en termes d’environnement, de nuisances sonores, de nuisances lumineuses ainsi que celles liées aux vibrations. Ces premiers constats furent, dans un second temps, complétés par Caroline Marievoet.

«Nous refusons que le Gouvernement wallon investisse l’argent des contribuables dans des infrastructures démesurées, inefficaces et inutiles», explique cette habitante de Nalinnes. Au travers du terme «démesuré», elle met en évidence ce qu’elle qualifie de projet présenté en dépit du bon sens. «Il nous paraît ahurissant de construire une 2X2 bandes à quelques pas d’une 2X2 bandes déjà existante (la N5) et de constater que ces deux axes se croisent à trois reprises entre Somzée et Loverval», enchaîne-t-elle.

Le troisième intervenant fut Jean-Michel Skwara au nom de l’ASBL «Charleroi Air Pur». Son discours a abondé dans le même sens, en précisant que l’association a formulé des projets alternatifs motivés à l’attention du pouvoir exécutif wallon.

Nuisances attendues dès 2019

Sur le plan politique, le groupe Cap Communal, par l’intermédiaire de la conseillère Isabelle Druitte, a demandé qu’une commission communale soit créée pour réfléchir à des solutions à apporter sur l’augmentation du trafic prévue pour la fin de l’année prochaine.

En effet, la mobilisation des citoyens et des élus contre le projet du «Trident Light» ne résout pas le problème de mobilité de la N5 qui est déjà saturée aux heures de pointes. Par conséquent, l’augmentation du flux de véhicules en provenance de la France engendrera des nuisances pour les quartiers qui se mobilisent actuellement.

Parmi les pistes évoquées pour amenuiser ces futurs désagréments, épinglons la mise en place de déviation pour les poids lourds ou l’aménagement spécifique de certaines voiries. Cette requête a reçu un écho favorable dans les rangs de la majorité.

Source : Vers l’Avenir 20/01/2018

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À Ham-sur-Heure-Nalinnes, le conseil s’oppose à la proposition dans son état actuel. Dans leur avis de 5 pages, de nombreux arguments sont avancés, mais quelques uns sont particulièrement intéressants.

  • L’autoroute E420 risque de dévier une partie du trafic de la E411 (Luxembourg) et E19 (Mons), augmentant de fait le nombre de camions et véhicules lourds passant par la région.
  • Cette autoroute ajouterait de la pollution où il n’y en a pas aujourd’hui: rejet de particules fines et de gaz d’échappements, bruit, nuisances, dans les villages du Bultia et de la Ferrée, qui sont aujourd’hui sereins et campagnards.
  • Le projet aurait un grand impact sur le paysage (c’est dans l’étude), impacts qu’ils ne sont pas prêts à accepter.
  • Il n’y a aucune indication sur l’impact qu’aurait cette nouvelle autoroute sur les champs des fermiers (la zone de réservation propose notamment d’exproprier une partie de exploitations agricoles), et donc sur l’impact du projet sur l’agriculture locale.

Les élus regrettent également que l’étude présentée ne prenne pas en compte les dernières données qu’elle a fourni au gouvernement bien avant l’enquête publique, à savoir une étude comparative commandée par le conseil communal, datant en 2002, et des avis des comités de quartiers locaux.

Ils demandent donc des enquêtes complémentaires (notamment sur les impacts dans les villages et pour les fermiers) et ont rendu un avis défavorable.

Ils en profitent pour recommander d’étudier la question suivante: est-ce que si la N5 était réaménagée, il y aurait encore besoin d’une nouvelle autoroute? C’était une question qu’Ecolo avait déjà soulevé de son côté, à Charleroi.

Source : DHnet 19/01

GERPINNES : NON INCONDITIONNEL

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C’est ce que l’on retiendra de ce conseil communal gerpinnois de jeudi soir: «La belle unanimité d’il y a deux ans a volé en éclat et je le déplore», s’est exprimé le socialiste Alain Struelens. Rapidement, il était appuyé par le bourgmestre et par plusieurs hochements approbateurs autour de la table.

Gerpinnes semble fâché de constater que Charleroi et Châtelet ont adressé un «oui, mais» au projet de liaison routière entre la N5 et le R3, tel qu’il a été soumis à enquête publique au mois de novembre. Il y a deux ans, la Commune pensait avoir obtenu une sorte de consensus contre cette idée d’un « trident light» à partir du rond-point Ma Campagne, à Gerpinnes. Et ces « oui, mais » sont considérés dès lors comme des trahisons.

«Walcourt a décidé d’approuver le dossier sans se prononcer sur le nord du projet, qui ne le concerne pas, a expliqué le mayeur gerpinnois, Philippe Busine. On peut comprendre cette position. Mais Charleroi accepte le dossier, en suggérant que l’on commence par construire la branche est du trident, qui passera par Loverval…» Et cela, ça passe plutôt mal…

Devant une foule nombreuse venue faire pression sur un conseil de toute façon acquis à la cause, les élus ont refusé à l’unanimité la révision du plan de secteur. Étude d’incidences incomplète et truffée d’erreurs, manque de détails techniques, impact humain et écologique trop important: sept pages de considérations viennent étayer ce refus.

La commission Mobilité de la Commune avait été élargie au conseiller Écolo, Vincent Debruyne, pour plancher sur une position unanime à soumettre au vote, histoire de ne pas se perdre en conjectures au long d’une séance interminable.

« L’union fait la force »

«Quand il faut défendre les citoyens, les couleurs des partis peuvent être oubliées, l’union fait la force», s’est alors félicité Denis Gorez, au nom du groupe cdH. L’écologiste Vincent Debruyne, appuyé ensuite par le MR Fernand Dechainois, a suggéré que ce bel amour perdure par la prolongation du travail de ce groupe «E420», en y associant les comités de quartier notamment. Cette idée, le bourgmestre a rappelé qu’il l’avait déjà suggérée jadis… Elle a fait l’unanimité, également.

Unique bémol, attendu, celui du conseiller indépendant Léon Lemaire, qui n’a pas été convié à la discussion en commission. Il a épinglé la devise: «L’union fait la force, peut-être, mais pas l’union de tous dans ce cas-ci.» Mais il s’est néanmoins rallié «au bon travail de la commission», dans un souci de service à la population.

Gerpinnes se prononce donc contre le projet E420, ce qui a nourri de chaleureux applaudissements au sein du public. Ham-sur-Heure-Nalinnes en a fait autant, mais pas les autres communes concernées. Avec quel impact sur la décision future du ministre Di Antonio?

Source : Vers l’Avenir 20/01/2018

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À Gerpinnes, le conseil a refusé la proposition dans son état actuel. En conclusion d’un avis de 3 pages, les élus pointent le manque d’informations présentes dans l’étude mais aussi les informations erronnées qu’elle contient!

Les quatre partis représentés au conseil ont formé une commission, en novembre dernier, pour se pencher sur la question. Ils se sont vus trois fois, et se sont aussi appuyés sur certains des 635 avis reçus.

« Je ne peux pas voir le véritable impact que cette autoroute E420 aurait sur notre région, rien qu’avec cette étude d’incidence. Je pense qu’il y a moyen de faire mieux que cela. J’ai évidemment surtout étudié la branche Est qui nous concerne à Gerpinnes, et je pense qu’on peut limiter la casse bien mieux que ce qui est avancé pour l’instant », note le bourgmestre Philippe Busine (cdH).

Il est aussi question d’un impact trop important sur l’environnement.

Mais le plus intéressant est probablement les problèmes de procédure qui ont été pointés: des compléments d’étude avaient été recommandés au préalable et ne se sont jamais retrouvés dans l’enquête publique. Et surtout, l’enquête a été lancée le 25 octobre, alors que le gouvernement n’a statué que le 14 novembre.

« L’enquête a été lancée avant qu’elle ne soit approuvée par le gouvernement, rien qu’avec ça, on a de quoi faire un recours si besoin. »

Source : DHnet 19/01

 

WALCOURT : OUI AVEC CONDITIONS

 

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D’accord pour poursuivre les aménagements de la N5 vers le sud de Charleroi, mais pas n’importe comment: unanimité du conseil, à une voix près.

Si ce conseil communal de janvier a dû être avancé, c’est pour que Walcourt puisse donner son avis sur l’utilité du projet de révision des plans de secteur de Charleroi et de Philippeville-Couvin en vue de l’inscription du projet de tracé de la E420-N5 au sud de Charleroi et du périmètre de réservation qui lui est associé.

Oui, mais…

Nous sommes en fin d’une courte séance publique et c’est l’échevin Vincent Bedoret qui est chargé de divulguer la position du collège. Pour émettre son avis, l’exécutif local s’appuie sur le travail de plusieurs commissions locales qui ont récolté l’avis de citoyens principalement concernés.

Ces Walcouriens se sont exprimés abondamment puisque pas moins de 314 observations ont été récoltées, parfois positives d’ailleurs, en vue d’apporter remède à ce casse-tête quotidien que vivent pas mal de navetteurs du grand Walcourt.

Oui, pour Walcourt, les aménagements de cette liaison sont indispensables. Mais pas à n’importe quel prix.

Somzée et après…

Les travaux qui ont perturbé la N5 depuis plusieurs années ont conduit finalement à ce qu’une route rapide à 2 fois 2 bandes aboutisse aux feux de Somzée. L’inquiétude a grandi quand Walcourt a découvert que le nouveau tracé quittait l’assise actuelle de la nationale pour s’égarer vers l’ouest et pour créer un nouvel échangeur routier entre Gourdinne et Somzée. Deux pareilles structures à 300 m l’une de l’autre, il est vrai qu’il y a de quoi s’interroger…

Pour le collège walcourien, voilà qui engagerait déjà bien trop d’expropriations. Et d’acquiescer à la variante 1 suggérée par l’étude d’incidences: un tunnel qui, s’emboîtant sur les travaux terminés à un jet de pierre des feux et du carrefour actuel de Somzée, conduirait le trafic jusqu’à hauteur du carrefour du Lumsonry, en souterrain. Une solution qui aurait le mérite de réunir à nouveau le village de Somzée

Après Tarcienne

Il est vrai qu’une fois le Lumsonry et Tarcienne dépassés, on quitte l’entité de Walcourt et les plus gros problèmes du dossier ne sont plus du ressort de la commune walcourienne.

Voilà pourquoi le collège suivi à l’unanimité moins une voix, celle de Bernadette Selvais qui dit ouvertement «oui» au projet de révision du plan de secteur.

La réponse du conseil est positive, à condition qu’il soit tenu compte de toutes les remarques énoncées par Vincent Bedoret.

Et la députée-bourgmestre de souligner en fin de débat que Walcourt a déjà suffisamment souffert par le passé des aménagements de la N5 comme à Fraire, Laneffe, Somzée coupés en deux. Et de conclure: «Plus question de faire les mêmes bêtises».

Une dernière remarque du conseiller Jean-Pierre Bayot qui exprime son ras-le-bol sur le dossier sans fin de cette N5: «Cela fait 30 ans que ça dure et je me demande si dans 30 ans, on en sera sorti. À force de demander l’avis de tout le monde, rien ne bouge». Ce à quoi Vincent Bedoret lui rétorque que maintenant les choses avancent, et sérieusement. Réponse bientôt?

Source : Vers l’Avenir 20/01/2018