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Les grottes des Sarrasins se situent à Loverval, à l’ouest de l’entité de Gerpinnes, sur le versant Est de la vallée du ruisseau du Fond des Haies, dans un resserrement de parois rocheuses, à hauteur des résurgences.
Géologie
Ces grottes sont un site karstique composé de quatre cavités naturelles situées une quinzaine de mètres au-dessus du niveau actuel du ruisseau du Fond des Haies. La caverne exposée au Nord-Ouest est précédée d’un cône de déjection (amas de débris transportés par les eaux) et surmontée d’un surprenant bloc rocheux en suspens. L’orifice porte des traces d’érosion hydraulique.
Le réseau intérieur comprend plusieurs salles avec diaclase (roches fendues), chatière (passage étroit surbaissé), plancher stalagmitique (couche continue de calcite sur le sol d’une grotte, concrétions (agrégation de matières qui se solidifient, souvent en se cristallisant) et gours dépôt de calcite sur le pourtour d’une surface d’eau plus ou moins vaste, formant un barrage naturel).
Les formes de corrosion observées à l’intérieur des cavités, et spécialement les coups de gouges (photo 3) à l’entrée de celles-ci, permettent de démontrer le sens de l’écoulement de l’eau vers l’extérieur. Ces différentes amorces de réseaux souterrains étagées les unes par rapport aux autres ont des niveaux de résurgences fossiles remontant à une époque où le niveau du ruisseau des Haies était nettement plus haut.
Légende
« Au 19ème siècle, lors des longues veillées d’hiver, nos ancêtres se racontaient ces histoires de petits hommes des grottes qui ne se montraient qu’accidentellement aux gens de la contrée. Si le soir, on déposait son linge sale ou de vieilles chaussures auprès de leurs sombres demeures, on pouvait aller les reprendre le lendemain au même endroit l’un lavé, les autres parfaitement raccommodés. » (Clément Lyon 1875).
Sarrasins, lutins, nutons, la tradition populaire en nos contrées est riche de ces appellations. Le terme « Sarrasin », à l’origine, désigne les musulmans d’Espagne, de Syrie et d’Afrique. Ce terme est devenu dans le langage populaire synonyme de païen et d’infidèle.
Les légendes confinent les Sarrasins dans des rochers creux ou des grottes. Ils sont des êtres étranges à l’aspect tantôt repoussant (gnomes), tantôt sympathique (lutins, farfadets, nutons, génies).
On trouve l’appellation « sarrasin » dans toute la Wallonie. Dans le Grand Charleroi, le terme a désigné des édifices anciens : un château à Montignies-sur-Sambre, un prieuré à Jumet, une enceinte à Gilly, un monticule à Ransart.
Fouilles
Des fouilles ont été entreprises en premier lieu en 1963 par 3 spéléologues amateurs, Guy Lorent, Tony, Remels et André Massinon ; tout 3 issus du Club d’Archéologie et de Spéléologie de Marcinelle.
Curieux défi (en quoi est-ce un défi ?) alors que toutes les grottes ont été découvertes au 19ème siècle. Et pourtant, les fouilles révèlent l’existence d’une faune quaternaire (ours des cavernes, mammouth,…) et d’une occupation au paléolithique supérieur. En effet, il semblerait que la grotte ait servi d’abri aux chasseurs de rennes. On y a découvert des silex taillés, des restes de repas, une dent de rhinocéros. Malheureusement, l’entreprise est victime de son succès ; des fouilleurs clandestins visitant régulièrement les lieux avec comme conséquences notamment les bris de stalactites. En outre, la maladie et le décès d’un des spéléologues André Massinon, interrompt les découvertes.
Mais ce n’est que partie remise. En 1978, c’est Philippe Doumont de l’équipe de Guy Lorent qui découvre le coeur de la grotte. Après un effondrement de la voûte laissant apparaître une crevasse dans le plafond, c’est le spectacle d’un nouveau réseau de magnifiques concrétions qui portera le nom de Massinon en l’honneur du membre de la première équipe décédé.
« C’est dans un silence total et recueilli que nous avons contemplé tant de beauté. Echappant quelques instants à toute donnée temporelle, nous avons dignement apprécié les caprices de cette nature restée inviolée des regards humains, depuis des millénaires » raconte Guy Lorent à l’époque.
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Faune
Contrairement aux idées reçues, il y a de la vie dans ces milieux considérés comme extrêmes. On peut retrouver dans ces grottes des gastéropodes, des arachnides ainsi que des chauves-souris.
Classement des grottes
Les grottes des Sarrasins sont classées à deux niveaux selon les critères de la région wallonne.
• statut CSIS (Cavité souterraine d’Intérêt Scientifique) vu la présence du vespertilion à moustaches et les richesses écologiques du site.
• statut SGIB (Site de Grand Intérêt Biologique) vu la présence du vespertilion à moustaches.
Sources
- « Au gré de l’Eau », travail de fin d’étude de Mme Pascale Somville dans le but de l’obtention du titre de guide-nature.
- Biodiversité en Wallonie : La grotte des Sarrazins
- « Son histoire écrite par ses habitants, Loverval, Terre des Bois et des Eaux ». (1980)
- Guy LORENT – Paléo Contact n° 2 – Grotte des Sarrasins (1979) – A.S.A.R. (Association de Spéléologie, d’Alpinisme et de Recherche).
- Robert FOURNEAU : Les phénomènes karstiques de la région Marcinelle-Loverval – Extrait des Annales de la Société Géologique de Belgique (novembre 1968)
PROMENADE « ICI C’EST COOL »
- 1-LES GRANDS LACS
- 2-LE RUISSEAU DU FOND DES HAIES
- 3-ZONES HUMIDES
- 4-LES RUINES DES TEMPLIERS
- 5-GROTTES DES SARRAZINS
- 6-LES RÉSURGENCES DU RUISSEAU
- 7-LE BORGNERY
- 8-LA STATION D’ÉPURATION
- 9-LE TILLEUL CAPART
- 10-LE CHALET NORVÉGIEN
- 11-LE CALVAIRE
- 12-LA FERME DU TRY D’HAIES
- 13-L’ANCIENNE ÉCOLE COMMUNALE
- 14-LA CHAPELLE DU TRY D’HAIES
- 15-LES VILLAS ART DÉCO