|
Le Fonds Roi AlbertLe Fonds Albert a été créé en 1916. Son objectif était de reconstituer le noyau des agglomérations détruites au cours des combats, d’y recréer la vie et l’activité et d’aider avant tout au rétablissement des administrations, du culte, des écoles et des divers services publics, de ramener sur place les ouvriers et de servir de point de départ à la reconstruction. Des fonds sont récoltés en Hollande, en Angleterre et même en Belgique, des fêtes de charité sont organisées en son nom. Après la guerre, on rapatrie des baraquements érigés en Hollande et en France à l’intention des réfugiés, on négocie avec des firmes norvégiennes, suédoises et américaines l’achat de bois, vitres, clous, etc, lesquels sont entreposés dans ces grands baraquements. Le recensement des zones à reconstruire s’étend sur toute la Belgique. Des principes généraux d’architecture furent appliqués à l’ensemble des constructions qui, bien que de modèles parfois très différents, avaient des éléments communs. En 1919, 35 firmes ont fabriqué 2.965 maisons de 6m x 6 m., 14 firmes ont fabriqué 500 maisons de 9m. x 6 m. et 4 firmes ont fabriqué 220 maisons de types spéciaux. Le « Fonds Roi Albert » fut mis en liquidation par arrêté-royal en 1923. D'’après Camille Joset : une Œuvre de guerre belge : Le Fonds du Roi Albert.1923 Au total, le F.R.A a construit 13.000 pavillons. (d’après un courrier du secrétariat du FRA daté du 18 novembre 1924.) Le 80ème anniversaire de la chapelle en bois de Loverval- Try d’Haies fut l’occasion d’entreprendre des recherches quant à ses origines. Des souvenirs, anecdotes et témoignages de même qu’une description détaillée du patrimoine de la chapelle sont relatés en long et en large sur le site. Au cours de nos recherches, un Lovervalois nous a contacté : il possédait une maison provenant du Fonds Roi Albert…dans son jardin. C’est avec beaucoup d’émotion que nous sommes allés voir ce pavillon, à l’état d’origine, magnifiquement mis en valeur sous les frondaisons. Alors que nous étions prêts à parcourir la Belgique en long et en large, nous avions au cœur même de notre localité un témoignage de l’époque d’après guerre 1914-1918 où il était urgent de reconstruire le noyaux des villes dévastées. Loverval possède donc deux édifices « Fonds Albert ». Principes généraux d’architecture des baraquements FRA…où l’on voit que la chapelle du Try d’Haies répond aux critères requis……Dans un livre consacré au Fonds Albert, (Une grande oeuvre de guerre belge: Le Fonds du Roi Albert. Camille Joset. Bruxelles. 1925) nous trouvons les principes généraux d’architecture des « baraques Albert » qui peuvent se résumer ainsi : 1.Habitabilité et salubrité de la construction : il fallait mettre les habitations à l’abri des intempéries et des variations de température de l’air extérieur et par conséquent construire des pavillons à paroi double avec matelas d’air isolant de 7 centimètres. Les édifier sur des fondations résistantes, installer le plancher à une certaine hauteur au- dessus du sol, des piliers intermédiaires supportant le gitage du plancher. Pourvoir les pavillons d’un plafond et d’une toiture étanche. 2.Solidité de l’abri : Quoique ces pavillons ne dussent avoir qu’un caractère provisoire, on pouvait prévoir que la durée de la reconstruction définitive de la Belgique serait de plusieurs années. D’autre part, pour augmenter leur rendement, il était bon d’envisager leur utilisation ultérieure. La charpente de la toiture fut d’ailleurs étudiée de façon qu’elle pût dans la suite supporter une couverture en tuiles. Celles-ci faisaient totalement défaut en 1919. C’est pourquoi les pavillons furent couverts, à l’origine, avec du carton bitumé et du feutre asphalté. 3. La facilité de transport des élément constitutifs jouait un rôle prépondérant, en raison des nombreux transferts et manutentions qu’ils devraient subir en vue de l’érection des pavillons dans les régions dévastées aux routes et voies d’accès difficiles. Il fallait donc que le poids des panneaux et des divers éléments fût réduit au minimum. 4. La facilité du montage ainsi que du démontage et de remontages ultérieurs formait aussi une condition indispensable, de façon à ne pas exiger la main- d’œuvre de spécialistes. Il fallait pour cela des éléments constitutifs, peu compliqués, légers et interchangeables. 5. Il fallait choisir un type de pavillons relativement peu coûteux et pouvant être fabriqué en série.
ConclusionsBien que correspondant aux types de constructions et aux chapelles en bois construites à cette époque*, la chapelle du Try d’Haies répond à une série des critères requis au Fonds Albert : parois doubles avec matelas d’air de 7 cm, base de maçonnerie avec vide ventilé, construction démontable. Toutefois, d’après l’étude de documents photographiques d’édifices construits pour le Fonds Roi Albert (Archives FRA du Centre de Documentation du Musée « In Flanders Fields » à Ypres), la chapelle du Try d’Haies ne trouve aucune équivalence avec les édifices religieux construits dans les circonstances connues. Il s’agissait la plupart du temps de simples baraquements rectangulaires sans clocher, aux fenêtres sans ornements. Néanmoins, l’intérêt reste entier et les recherches se poursuivent. Un dossier complet est en cours d’élaboration. *Une chapelle en bois du même type est visible à la Citadelle de Namur, lieu-dit « le Milieu du Monde ». Elle est la propriété de l’évêché de Namur. Elle ne vient pas du Fonds Albert. Sa construction émane d’une initiative privée des familles Lhonneux et Fallon. Les plans sont d’origine irlandaise ou écossaise. Ils ont été quasiment recopiés et adaptés par un menuisier ardennais. Date : 1911. Voir origines de la chapelle Sources : Courrier du 13 Juin 2003 de Benoît de Patoul, descendant du Baron Fallon. (Kraainem.)
La maison du Fonds Roi Albert à Loverval
Nous y avons retrouvé la totalité des critères architecturaux* édictés par le Fonds du Roi Albert.
Cette maison porte une plaque d’identification gravée et numérotée : Fonds Albert-13233-n°56.
Références : *Le Fonds du Roi Albert. Editions de Chez Nous. 1923.
|