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En 2002 et 2003, le feuillet culturel de Loverval « Le Petit Lovervalois » a publié les « Chroniques de guerre 1914-1918 ».
Sur cette page vous trouverez :
Certains sujets font directement références aux articles publiés. Les Chroniques de guerre n’ont aucun but scientifique. Il s’agit d’une suite d’articles d’après témoignages, publiés ou non, documents photographiques, recoupements de sources historiques. Elles ne concernent que le village de Loverval et les alentours immédiats.
….Le 1er Août, Charleroi ressemble à une ville de garnison. Les casernes débordent. Une partie des troupes bivouaque dans la cour du Collège des Jésuites. Ces hommes-là assureront la défense des ponts de la Sambre et du canal Charleroi-Bruxelles, de même que la ligne de chemin de fer jusqu’Auvelais…..ce sont les Chasseurs à pied.
Notes annexes aux Chroniques de guerre 1914-1918 publiées dans le Petit Lovervalois (2002-2003) Les 1er et 4ème Chasseurs à pied de Charleroi. Perdu dans les pelouses de l’ancienne Plaine des Manœuvres, face à la caserne Trésignies de Charleroi, un petit monument rappelle le départ des troupes. Derrière le portrait du Roi Albert, une inscription gravée: « D’ici sont partis le 3 Août 1914 les 1er et 4ème Chasseurs à pied, régiments de Charleroi. 1566 des leurs sont morts pour la Belgique. » Pour accéder au site du musée des Chasseurs à pied de Charleroi Caserne Trésignies cliquez ici :
La Garde Civique Les Bleus, avou l’tchapia à trois François … ….Les militaires partis, c’est à la garde Civique, qu’incombe la responsabilité du maintien de l’ordre et la surveillance des routes, ponts, voies de chemins de fer. Finies, les parades dominicales et les exercices dans les bois de Loverval. Cette fois, c’est pour de vrai, et on allait voir ce qu’on allait voir ! Les gens simples regardent de haut ces « soldats du Mayeur », issus de la bourgeoisie commerçante de Charleroi et représentant l’ordre….d’une manière souvent très arrosée . Du côté des compagnies, l’aspect festif des réunions n’est évidemment pas pour déplaire. L’uniforme, en tout cas, ne manque pas de panache et chaque compagnie rêve de ressembler à la prestigieuse Garde Royale « Marie-Henriette ». Quand au chapeau dit « Trois-François », il doit son nom à un chapelier de Liège, Desfrançois, qui lança le chapeau à trois francs soi(xante). Si le calembour avait fait fortune, le chapelier également ! (sources : André Balériaux. Août 14 : de Sarajevo à Charleroi). Les régiments de la Garde Civique en Belgique ( le Comte de Mérode, bourgmestre de Loverval et Sous-Lieutenant de réserve) : cliquez ici Les journaux assurent les nouvelles du front ….Dans les quotidiens, les nouvelles sont encourageantes : nos 40.000 soldats belges sont vaillants et nos forts sont imprenables. Par ailleurs, la bravoure de nos régiments d’infanterie et d’artillerie est reconnue en Angleterre au moment où celle-ci se jette dans la bataille. De Liège arrivent des « nouvelles » sensationnelles: l’ennemi recule. Quant aux rumeurs, elles vont bon train sur la « déroute » des troupes assaillantes. ….
Les forts de Liège, de Namur : Historiques et photos après les batailles :
*Les Uhlans, ce seul mot engendre la peur. …..Eclaireurs lancés à la découverte, les Uhlans étaient des patrouilleurs d’élite dont les missions étaient aussi dangereuses qu’innombrables. Chevauchant jusqu’à 30 ou 40 kms devant le gros des troupes, il leur appartient d’occuper symboliquement les maisons communales, de dynamiter les postes téléphoniques et télégraphiques, de préparer l’occupation des localités importantes et surtout de renseigner leur Quartier Général sur les mouvements des troupes qu’ils trouvent devant eux. Ce ne sont en général pas des ravageurs ivres comme va en amener l’infanterie. (…)Leurs officiers appartiennent tous à la noblesse et sont prêts à donner leur vie « au service de Sa Majesté ». D’une suprême élégance, monoclés et sanglés dans un splendide uniforme, ils se montrent souvent d’une suffisance grotesque.(…) (André Balériaux. Août 14 : de Sarajevo à Charleroi.)
L’arrivée des soldats français dans nos régions : Ce qui rassure, -et la nouvelle est sur toutes les lèvres- c’est que des cavaliers français* sont arrivés à Charleroi. Pas très nombreux, soit, mais qu’importe,…. Ils sont exténués et couverts de poussière, ces Dragons issus du Corps de Cavalerie Sordet, sillonnant la Belgique depuis 15 jours à la recherche de l’ennemi. (André Balériaux. Août 14 : de Sarajevo à Charleroi.)
Le Corps de cavalerie du général Sordet manœuvrait indépendamment de la 5ème Armée et recevait ses ordres directement du G.Q.G. A Charleroi, il s’est surtout localisé le 20 août derrière le canal Charleroi- Bruxelles dont il fait tenir les passages entre Gosselies et Seneffe. ….« La population se mit en quatre pour recevoir comme il convenait tous ces soldats épuisés par la marche, blancs de poussière, le visage ruisselant de transpiration, brûlé par les feux du soleil. (…) Les soldats ont rompu les rangs et se dispersent, entraînés par les habitants qui se les disputent. Au village, ce sera la fête. (…) On tuera des poules et des lapins, on entamera le jambon mis à place pour l’hiver. (…) »(Joseph Chot-La furie allemande dans l’Entre Sambre –et Meuse).
*Le 119ème régiment d’infanterie arrive à Loverval,
…..Le 20 Août, les routes de
Couvin-Philippeville, Mariembourg-Walcourt, Philippeville-Charleroi et
Philippeville-Dinant furent, dans toutes leurs longueurs, envahis par des
multiples régiments français. Ceux-ci partent à toute allure vers le Nord. (…)
Les 21 et 22, les renforts continuent d’affluer. « Encore 5 jours et nous serons
500.000 ! Dès lors seulement nous pourrons faire de la bonne besogne. » Me dit
l’officier. Cinq jours !!! Mais les trouvera-t-on ces 5 jours ? …..(…)(Joseph
Chot-La furie allemande dans l’Entre Sambre –et Meuse).
Pour l’historique du 22ème RA : Site sur les troupes
coloniales françaises : *La bataille de la Sambre. Châtelet, Couillet, Loverval, Nalinnes,….
L’Armée Française se déploie dans les campagnes du Sud de Charleroi
Sources :
mardi 17 août : Hanzinne- Hanzinelle- Gerpinnes :plusieurs régiments d’infanterie bretons arrivent. Troupes du 1ème corps de Reims et 4ème et 8ème Tirailleurs Algériens. 37ème division d’Afrique (général Comby) affecté au 10ème corps. (carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.4)
Le mercredi 19 août : arrivée à Somzée d'une compagnie de turcos et du 129ème de ligne. (cf.carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.4)
Le jeudi 20 Août, ils sont à Nalinnes et au Bultia où ils s’établissent. 200 soldats sous les ordres du capitaine Duranton ( qui sera tué le 22 à « La Justice » de Châtelet) retranchés dans les usines Solvay, protègent le Pont de Couillet. (Cf. Alfred Bolle-Coullet)
Le 20 Août : arrivée à Bouffioulx par la route d’Acoz du 39ème régiment d’infanterie précédée de quelques Dragons. (carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.4) Le 3ème corps porte ses têtes de colonnes jusqu’à la ligne Villers-Poterie-Loverval. (Rouquerol p.135) Le 21 août (vendredi), l'approche de l'ennemi est signalée. Arrivée des Français à Gozée. Par leur manœuvres de minage des ponts, ils coupent la dernière vague des réfugiés carolos. (Et notamment les Gaspart, habitant la route de Philippeville qui fuient les tirs d’obus le 22 Août. Des traces subsistent sur la façade de leur maison n°500). Le 22 août( samedi) : A 10h les Allemands sont à Charleroi. Dès leur entrée, ils prennent des gens en otage comme bouclier humain. (…) Il n'y a plus de Français dans Charleroi. A 14h, on se croirait le soir tant le ciel de Charleroi est sombre. (Août 14. De Sarajevo à Charleroi. André Baleriaux. 1994) A 13h30, Les Allemands arrivent au complet à Montignies. Fantassins, cavaliers, artilleurs, convois de vivre, de munitions, matériel de campagne, chariot d'ambulance se succèdent sans interruption. Ils franchissent le Pont de Sambre sans encombre. Ils ont 400 hommes en otage. Ceux-ci sont entourés d'une longue corde que doivent tenir tous ceux qui se trouvent à l'extérieur (…) On les masse sur le côté droit du pont afin d'empêcher les Français de le faire sauter. Jusque 17 h aucun coup de fusil n'est tiré. Entre 17 et 18h , les français postés dans les carrières Solvay se mettent à tirer un feu d'enfer. (Août 14. De Sarajevo à Charleroi. André Baleriaux. 1994)
Le 22 Août, (samedi) la bataille de Couillet-Loverval.
A Couillet: en tout début d'après midi, les Allemands atteignent Couillet. Leur avance s'effectue par les rue de Gilly, Major et Villers. La route de Châtelet est en feu depuis le déversoir jusqu'à la rue de Gilly. (Août 14. De Sarajevo à Charleroi. André Baleriaux. 1994)
Les Allemands s’engagèrent sur toutes les routes conduisant vers les Fiestaux et la route de Philippeville. Quelques centaines de Français, abrités derrière les murs de l’école de Couillet-Queue fauche t de leurs balles les premiers rangs. Aussitôt, les Allemands, comme de coutume, se font précéder de prisonniers civils, bouclier vivant que les Français ne veulent pas abattre et débouchent en masse sur la route de Philippeville, tandis sue d’autres prennent position aux Fiestaux. (carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.8)
Les Allemands du 74ème IR de réserve, maître du Pont de Montignies à 14h30, progresse dans la direction de Loverval. Immédiatement suivi par le 92è IR de réserve qui se glisse à sa droite, les deux régiments accolés contacteront les Français à La Queue et aux Fiestaux de Couillet (carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.8) Ceux-ci ne leur opposeront qu’une résistance de retardement ne pouvant mettre en ligne que le 2ème bataillon du 39ème RI, deux compagnies du 5ème RI et des éléments disparates du 119ème RI . (Le Vieux Châtelet)
Des batteries de 75 installées sur les hauteurs de Couillet-Queue tirent sans discontinuer. L’état-Major allemand que commande le général von Bahrfeldt est installé aux Fiestaux et dirige le combat du sommet d’un échafaudage à l’endroit dit « Parentville ». (…) (Joseph Chot-La furie allemande dans l’Entre Sambre –et Meuse).
A Loverval, de 15h à 21h30 environ, 200 français adossés aux bois de Loverval dont la lisière domine le terrain, tiendront tête à plusieurs milliers d’Allemands soutenus par le feu de batterie installées sur les Sarts communaux et aux Fiestaux. : ils constituaient l’avant-garde d’un bataillon cantonné au hameau du Bultia et devant un feu d’artillerie à 800m. devenu trop meurtrier, ces quelques soldats durent abandonner leurs tranchées pour rejoindre le gros du bataillon par la route de Philippeville. (carte d’ensemble de la Bataille de Charleroi-F. Raymond de la Castane p.8) A 20 heures, le combat prend fin : les Allemands sont arrivés près des limites de Couillet mais n’osent s’aventurer dans les bois (ndlr : de Loverval). (…) 180 Français ont ainsi arrêtés pendant un demi-jour l’avance ennemie de toute une division. Ils laissèrent 89 morts sur le champ de bataille dont 9 seulement purent être identifiés et de nombreux blessés. Ce n’est qu’une poignée d’hommes qui purent rejoindre leur régiment à Nalinnes où la bataille reprit le lendemain.(Alfred Bolle-1968-Centenaire des Sociétés Royales Les Amis du Progrès et des Décorés.)
La 2ème batterie du 22ème d’artillerie, 16ème division, 3ème corps d’armée bivouaque sur les pelouses du château (ndrl : de Loverval) en bordure de la côte descendant à Charleroi. Vers 17h00, ils mettent en batterie près des usines de Couillet pour tirer sur une colonne allemande descendant vers la Sambre, venant de Namur et à 20h00, reçoivent le feu entre Loverval et Nalinnes. Régiment commandé par le Colonel Etienne, pionnier de l’aviation française, qui deviendra général. (Loverval, Terre des Bois et des Eaux p.82)
« Du côté de la 6e division, nous avions, dés le matin, perdu le pont de Marchienne. Tous les passages de Charleroi furent bientôt évacués par nos troupes. Le général Bloch avait reçu l'ordre de porter toutes ses réserves à droite, où le 3e Corps d'Armée devait préciser son effort. Or, l'ennemi débouchait de Châtelet. Toutes les troupes disponibles de la 5e division étant appelées à la contre-attaque, le général Bloch dirigea ses réserves sur Try-D'Haies et Bultia. Elles comprenaient six compagnies du 5e régiment d'infanterie, un bataillon du 239e et six compagnies du 119e. On apprit alors l'abandon de Loverval et l'échec de la contre-attaque. Violemment attaqué à son tour, le front de la 6e division ne pouvait plus tenir devant un ennemi supérieur en nombre. Les réserves, rappelées en hâte à Sainte-Barbe, n'arrivaient pas. Tandis que le général Lavisse les cherchait à Bultia, il apprenait qu'elles avaient été lancées sur Chamborqneau et Bouffioulx, afin de dégager la 5e division. Il les voyait bientôt refluer en désordre, débordées par l'ennemi. Elles se repliaient bientôt sur Thy-1e- Château. A 18 heures, le général Bloch rétrogradait, par ordre du Corps d'Armée, en direction de Nalinnes. » « La bataille se propageait ainsi d'Est en Ouest ». (Encyclopédie QUILLET 1920 "la grande guerre vue et racontée par ceux qui l'on vécu")
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