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Des origines à la fusion des communes
En 868-869, l'abbaye de Lobbes possédait ce village mais elle n'allait pas tarder à le perdre. C'était chose faite en 960. Au XIIIème s., Cour tomba dans le patrimoine des seigneurs de Morialmé, qui possédaient aussi Ham-sur-Heure et Nalinnes. L'un d'eux, Nicolas de Condé, en fit un fief de reprise de la Cour féodale de Brabant. En 1512, une vente fit passer la terre de Cour parmi les possessions de la famille de Glyrnes qui devait la conserver jusqu'à la Révolution. Cour était une terre franche: ses habitants ne payèrent aucun impôt aux Etats de Brabant. Au point de vue spirituel, le village fit longtemps partie de la paroisse de Berzée et ce n'est qu'au XVIème s. qu'une chapelle y fut construite, à l'initiative de Servais de Glyrnes, seigneur du lieu. Dédiée à saint Jean-Baptiste, cette chapelle devint indépendante par ordonnance épiscopale de 1589. L'abbaye d'Aulne possédait des biens fonciers dans la localité.
Cour-sur-Heure a toujours été un village agricole. La culture des betteraves sucrières y tint une place considérable avant la Première Guerre mondiale et lorsque fonctionnait la sucrerie d'Harn-sur-Heure. Les vergers étaient assez nombreux . D'autre part, plusieurs carrières de pierres calcaires furent exploitées sur les rives de l'Eau-d'Heure à partir de 1850.
Trop éloignée de l'agglomération carolorégienne, la commune ne participa guère à l'expansion de la région. De 1830 à 1900, le gain de population fut insignifiant et resta toujours inférieur à la moyenne de la province. De 1890 à 1961, l'exode rural sévit et ce n'est que très récemment que la progression démographique générale du sud de Charleroi atteignit Cour-sur-Heure.
Ham-sur-Heure
L'abbaye de Lobbes, qui possédait ce village au IXème s., le perdit ensuite au profit de propriétaires laïcs. Une famille de Ham est citée dans le courant du XIIèmes., mais dès le début du XIIIème s., la localité était en possession des seigneurs de Morialmé et son histoire devait rester liée jusqu'au XVIème s. à celle de cette seigneurie importante dont les détenteurs possédaient également Nalinnes et l'avouerie de Fosses. Après avoir appartenu aux familles de Condé et d'Enghien, la seigneurie d'Ham-sur-Heure passa en 1487 dans le patrimoine des de Mérode qui devaient la conserver jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Dédiée à saint Martin, la paroisse appartenait primitivement à l'abbaye de Lobbes. En 1494, la collation de la cure et la grosse dîme furent données au chapitre Saint-Ursmer de Binche en échange du patronage de l'église paroissiale de Thuin, celui-ci étant cédé au chapitre Saint-Théodard établi en cette dernière ville.
Dès la fin du XVIIIème s., semble-t-il, de nombreux habitants vivaient de petits métiers et à y avait à Ham-sur-Heure une abondance de population non agricole. Cette situation devait créer en 1789 une misère considérable. Au cours de la Révolution liégeoise, nombre d'émeutiers et de pilleurs d'abbayes étaient originaires de ce village. Le 29 octobre 1793, Ham-sur-Heure fut le théâtre d'un combat de courte durée, mais assez meurtrier, entre un détachement républicain qui occupait le bourg depuis la veille et un corps d'émigrés à la solde de la Hollande.
A la fin du siècle dernier, il existait à Ham-sur-Heure une sucrerie (disparue après la guerre de 1914-1918), une scierie mécanique, une tannerie (inactive depuis 1912). Deux industries à domicile, aujourd'hui disparues, occupèrent une importante fraction de la population. Il s'agit de celles du clou forgé et de la balle à jouer, cette dernière ayant prospéré jusqu'à la veille de la dernière guerre. Signalons enfin qu'en 1924, une flaconnerie s'établit à Beignée, dépendance d'Ham-sur-Heure, mais cet établissement occupa un personnel presque totalement étranger à la localité.
Jamioulx était au IXème s., une possession de l'abbaye de Lobbes. L'abbaye perdit ce village au profit d'un seigneur laïc mais le racheta en 1309 et le conserva jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Faisant partie de la châtellenie militaire de Thuin, la localité était également du " sauvement " de Beaumont, ce qui est assez curieux compte tenu de son éloignement de la forteresse hennuyère. Afin de bénéficier de ce " sauvement", la communauté acquittait chaque année une redevance. Citée à partir du XIVème s., la chapelle Saint-André de Jamioulx devint église paroissiale à la demande des habitants en 1568. Le chapitre Saint-Barthélemy de Liège en était le collateur.
Village rural, Jarnioulx possède encore aujourd'hui une vaste étendue boisée. L'exploitation forestière, survivance des droits d'usages de l'Ancien Régime, fut longtemps l'une des activités principales des habitants. Anciennement, Jarnioulx produisait du charbon de bois. Au reste, le soi de la localité est assez pauvre et peut-être cette situation est-elle à l'origine de la grande misère qui sévit, à la fin du XVIIIème s., parmi la population. Cette misère poussa un certain nombre d'habitants à participer aux tumultes de la Révolution liégeoise en menant des expéditions contre les abbayes de Lobbes et d'Aulne.
Au XIXème s., il exista à Jamioulx une carrière et des fours à chaux, une tannerie, un petit charbonnage (fermé en 1876), ainsi que des ateliers de clouterie et de saboterie et plus tard, une fabrique de produits réfractaires, des forges et une scierie. A l'heure actuelle, le gros de la main-d'oeuvre est employé dans les industries du Pays Noir. L'expansion de l'agglomération carolorégienne a gagné cette commune qui a enregistré des gains démographiques importants depuis la dernière guerre.
Marbaix-la-Tour
Ce village est cité en 868-869 parmi les possessions de l'abbaye de Lobbes. Ce n'est qu'à partir de 1765 qu'il commença à être appelé Marbaix-la-Tour, quoique nul n'ait pu démontrer l'existence d'une tour de défense dans la localité à cette époque. Au moyen âge, Gozée et Marbaix formaient une seigneurie appartenant à l'évêque de ]Liège. Cette seigneurie fut engagée en 1619 à Jean de Robaulx, seigneur de Daussois, puis en 1637 à l'abbé d'Aulne. Ce dernier s'en dessaisit en 1728 et de nouvelles engagères la firent passer aux mains du marquis de Deynze, seigneur d'Hain-sur-Heure, et enfin du baron de Haxhe de Bierset, chanoine capitulaire de Liège (1763). Le dernier seigneur engagiste fut le baron de Goër, héritier des de Haxhe. Quant au château de la Pasture, il appartint aux XVII-XVIIIème s. à la famille Le Ratz de Lantenée et fut reconstruit en 1863 par Louis Troye, fils du gouverneur de la province de Hainaut.
Marbaix faisait partie sous l'Ancien Régime de la châtellenie de Thuin, une circonscription essentiellement militaire qui dérivait du droit de " sauvement " accordé en temps de guerre. Durant la Révolution liégeoise, le village fut fréquemment rançonné et pillé par les émeutiers de la Ville-Basse de Thuin et ses habitants constituèrent une milice pour tenter de mettre fin à ces brigandages. Le 15 juin 1815, Napoléon, sur le chemin de Waterloo, s'arrêta à Marbaix et c'est bien dans cette localité, et non à Thy-le-Château, qu'il faut situer un épisode anecdotique maintes fois rapporté.
Marbaix a toujours été un village essentiellement voué à l'agriculture. Il faut cependant signaler l'existence d'une brasserie importante, toujours en activité actuellement. L'expansion démographique carolorégienne qui a atteint les communes de Gozée, d'Ham-sur-Heure et de Jamioulx, semble s'être arrêtée aux limites de Marbaix qui enregistre des pertes depuis le début du siècle.
La localité est fort ancienne. Elle a fait partie du domaine primitif de l'abbaye de Lobbes et est signalée en 868-869 par le célèbre polyptyque. Au début du XIème s., Nalinnes appartenait à Godescalc, seigneur de Morialmé. Celui-ci fonda en 1010 l'église Saint-Barthélemy de Liège et la pourvut de revenus suffisants pour l'entretien de douze chanoines. A Nalinnes, le chapitre se vit céder des biens fonciers, des rentes, des dîmes avec la collation de la cure. En 1207, Arnould IV, seigneur de Morialmé, céda au chapitre de Fosses un fief qu'il tenait à Nalinnes de l'évêque de Liège en gardant sur cette terre le droit d'avouerie. Seigneuries et avouerie devaient connaître plus tard une histoire complexe. Vers 1220, elles passèrent à la famille de Condé par le mariage d'Isabelle, fille d'Amould IV, à Nicolas de Condé. Disputées au début du XVème s., elles furent relevées successivement par Walerand, comte de Ligny et de Saint-Pol (1413), par son fils Philippe de Saint-Pol (1416) et par Marguerite de Bourgogne, comtesse douairière de Hainaut (1431) cependant que, dès 1417, Englebert d'Enghien qui semble avoir acquis l'héritage des Condé par achat, est cité avec les titres de seigneur de Morialmé et d'avoué de Fosses. Quoi qu'il en soit, cet héritage parvint à son fils en 1452 et en 1489 à Richard de Mérode, neveu de ce dernier. Les de Mérode possédèrent Nalinnes, ainsi que le hameau de Fontenelle qui formait une seigneurie à part, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
Nalinnes est un village de clairière dont le territoire est encore très boisé à l'heure actuelle. Une forêt fut largement mise à contribution par les habitants sous l'Ancien Régime et exploitée jusqu'à nos jours. L'activité agricole est surtout herbagère et orientée vers l'élevage laitier. Naguère, il existait une carrière de sable, des briqueteries, des forges et des ateliers de saboterie artisanaux. A l'heure actuelle, la plus grande partie de la population trouve de l'occupation dans les usines et les bureaux du bassin industriel.
Ce village avait subi un exode rural à la fin du XIXème s. Il a connu une forte hausse démographique après la dernière guerre: 35 % d'augmentation de 1947 à 1961.