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Le Calvaire, dédié à saint Roch, fut construit en 1825 par un Lovervalois, le sieur Monard, suite à une épidémie de fièvre qui existait à l’époque à l’état endémique. L’édifice fut restauré en 1878. En 1960, suite à la modernisation et à l’élargissement de la voirie, le Calvaire du Try d’Haies fut menacé de disparition. Une pétition, lancée par Joseph Dufert, alors président du Conseil de Fabrique, permit sa reconstruction selon les souhaits de la communauté locale. Le Calvaire, dont la porte est surmontée de « l’œil de Dieu », possédait jusque dans les années soixante, deux statues représentant la Vierge et saint Jean datant de la 1ère moitié du 16ème siècle. Il y avait également un Christ en plâtre de la fin du 19ème siècle. Ces statues furent descendues à l’église saint Hubert pendant le temps des travaux de 1960…. et y sont toujours. D’autres statues, en plâtre, les ont remplacées. La pièce de bois sculpté de 140 cm de tradition gothique, datant de la 2ème moitié du 16ème siècle et servant de prédelle, représentant de gauche à droite St Simon, St Barthélemy, St Jaques Majeur, Christ Sauveur bénissant et tenant un globe crucifère, puis St Pierre, St Paul, St André, St. Mathieu qui fut exposée de très nombreuses années au Calvaire vient d’être déplacée pour des raisons de sécurité en l’église saint Hubert où elle est visible sous le chœur. Depuis la fin du siècle dernier, 3 générations de femmes du quartier se sont consacrées au Calvaire: Marie Louise Duvivier, sa fille Emilie Wauthy, et enfin la fille de celle-ci, Anne-Marie Dandois. Ecoutons Anne Marie Dandois: "Je m’occupe chaque soir d’allumer une bougie. C’est une habitude. Si je ne le faisait pas, il me manquerait quelque chose. Certaines personnes du quartier y sont d’ailleurs très attachées. Des souvenirs ? Pour annoncer un décès, ma mère, et avant elle ma grand-mère, allaient sonner la cloche. Celle-ci était accrochée (et l’est toujours !) pour que les gamins ne viennent pas « tirer dessus », ce qui serait de bien mauvaise augure ! Dans le temps, nous, les jeunes, passions de bons moments à papoter sur le seuil. Enfants, on courait à s’attraper autour du Calvaire. Ce ne serait plus possible de nos jours. Je me souviens aussi des avis épinglés avertissant des décès. On les annonçaient de cette manière. Plus tard, dans les années 50’, alors que j’avais « repris » l’entretien de la chapelle, les hirondelles avaient fait leurs nids dans le clocher et sur la tête du Christ. Il y avait des déjections partout, c’était affreux ! Le curé de l’époque, le Père Genin était formel: « si les hirondelles sont là, c’est que le Bon Dieu l’a voulu ! Il faut les laisser…et nettoyer ! » Ainsi était la vie, à ce temps-là ! A propos de nos statues, elles me manquent encore, et si je le pouvais, s’il était « encore là », j’irais bien tirer les oreilles à celui qui les a fait descendre à l’église…." En guise de conclusion, laissons le mot de la fin à notre Anne-Marie Dandois, à la recherche d’une « continuatrice » : Loverval doit bien cela à St Roch puisque nous n’avons jamais subi de catastrophe !!!
Le Calvaire avant sa rénovation. Photo de 1948.
Micheline Dufert et Francis Pourcel
Rubrique de Micheline Dufert (textes) et Francis Pourcel (photos). Chaque mois, un texte ou un dossier élaboré à partir de souvenirs et d’anecdotes de Lovervalois sur leurs lieux de vie, sur le paysage, sur des images marquantes du passé proche ou lointain. Déjà publiées dans "Le Petit Lovervalois" "A la recherche de la mémoire" Publié sous forme de brochure
©Micheline Dufert-2003 |